Chandra est une fille de l'eau.

« L'eau seule est éternelle. »

L'eau, cet élément plein de mystère. Terrifiant, mystérieux, terriblement attirant, plein de noirceur, mais source de vie. A la fois effervescente et douce. Indolente et coléreuse.
Tel est son tempérament.
Chandra peut vous offrir le plus froid de ses visages, le plus impassible, alors que dans chacune de ses veines bouillonne un sang ardent.

« Il n’est pire eau que l’eau qui dort. »

Chandra  peut, telle la mer, d'un coup de vent s'enflammer et tout faire couler par le fond. Cependant, malgré cette impulsivité, ce caractère lunatique, Chandra est humble. Elle sait d'où elle vient, ce qu'elle est et ce qu'elle restera.

« L’eau n’oublie pas son chemin. »

C'est cette même humilité qui a forgé son indomptable volonté. Rien ne l’arrête, rien me la stoppe.

« L'eau, goutte à goutte, creuse le roc. »

Si Chandra s'est tracé une ligne, elle suivra cette dernière. Même si cette même ligne se retrouve réduite à la finesse du fil d'une toile d'araignée.

« Inutile de tirer votre épée pour couper de l'eau ; l'eau continuera à couler. »

Chandra, c'est aussi la droiture, la justice. Elle ne justifiera non pas tel ou tel acte parce qu'ils sont reconnus comme « bons » ou « mauvais » mais parce qu'elle les jugent comme tels.

« Le nuage est sombre mais ce qui en tombe est de l’eau pure. »

C'était une journée pluvieuse en Écosse. La brume recouvrait l'ensemble du paysage. On pouvait voir au loin, sur les indolentes vagues, un frêle navire de pêcheur. Sur ce navire, une fantomatique apparition. Une jeune fille, d'une vingtaine d'années tout au plus. Ses longs cheveux blancs et fins s’emmêlent à cause des bourrasques de la côte. Ses yeux d'un gris acier sont plus froids que le gel. Ses lèvres fines et roses pastelles sont serrées par la concentration. Sa peau blanche est perlée de fines gouttes d'écume. Ses doigts agiles et déliés parcours avec rapidité les nœuds d'un filet à poissons. Son corps est recouvert d'une cape de daim blanche. Sur son cou gracile, de légers scintillements attirent le regard. Incrustés à même sa chaire, une parure de diamant translucides de tailles variées, disposés sans grande organisation. Ses longs bras sont nus, frissonnant sous le vent, sont tendus par l'effort. Un short bleu clair recouvre ses cuisses, ainsi que de longue bottes blanches lacées. À l'horizon, on aperçois le soleil qui décline. Les ténèbres commencent à envahir de leurs griffes menaçante la vallée. Méfiante de par les créatures qui rôdent la nuit, Chandra se redresse. Ses yeux scrutent le doux balancement de la mer. Lâchant ses filets, attachant sa barque, elle quitte son bateau et s'en va, traversant les vallées, pour rejoindre sa maison.